SCULPTURE - CÉRAMIQUE - RÉSINES - SUPPORTS MIXTES
Jeune apôtre assoupi
Julia Weltenburg x Horae ad usum Parisiensem, 1480
Un jeune apôtre assoupi, pendant que le Christ prie au mont des Oliviers est représenté dans une enluminure des Grandes Heures de Jean de Berry. Modelé en terre cuite et sorti de son contexte, il somnole dans une solitude plus contemporaine.
Camées-Fossiles I, II et III
Résine, acrylique, pierre naturelle
Résine, acrylique, pierre naturelle
A l’échelle des temps géologiques, les plus belles créations humaines seront un jour enfouies sous les roches et la poussière, tels les fossiles et les ossements excavés par les archéologues.
Les camées, ces bijoux datant de l’ère romaine, aussi en vogue à la Renaissance et jusqu’au XIXème siècle, fascinent par leurs couleurs et leur finesse, et par la diversité des matériaux employés (gypse, onyx, agate, pâte de verre...). Ils représentent souvent des personnages mythologiques, mais parfois aussi des profils de personnes identifiables. Ils incarnent une préciosité et un raffinement par lesquels l’homme s’élève au-dessus de la matière et est capable d’en tirer, par transformations successives, des objets d’orfèvrerie si travaillés que le lien avec la matière première est comme rompu.
Mais ce mouvement allant de la terre première aux créations humaines est réversible, et le passage d’une matière à l’autre peut s’opérer en sens inverse, au moment où la planète risque de devenir une carrière aride, sous une atmosphère irrespirable et poussiéreuse. Les objets fabriqués tous les jours par l’humanité, y compris ceux que nous croyons à l’abris dans les musées, n’y émergeront plus que par fragments, recouverts sous des strates d’éboulements ou enfouis dans des rivières asséchées.
C’est de cette rêverie mélancolique que m’est venue l’idée de réaliser ces « camées-fossiles ». Je suis partie de trois portraits de personnages emblématiques de la civilisation européenne, que j’ai ensuite sculptés sur une épreuve de terre cuite, pour pouvoir réaliser ensuite mes propres moulages en résine. Il s’agit des profils de Léonard de Vinci, de Dante Alighieri et du jeune prince florentin Guidobaldo da Montefeltro, peint par Piero della Francesca à l’âge de 10 ans.
J’ai ensuite enchâssé ces camées sur des pierres ramassées dans la nature, afin de mettre en lumière leur fragilité et leur possible disparition. Mais, comme dans un cycle d’éternel retour, ma pensée n’est pas uniquement nostalgique, puisqu’un homme venu d’un millénaire futur qui chercherait des débris sur terre et tomberait sur ces fragments énigmatiques, sera sans doute rempli du même émerveillement. Tel un archéologue qui fend un rocher pour y trouver un fossile, cet homme aura peut-être à travers sa découverte une vague réminiscence de qui était Léonard de Vinci, de ce qu’était notre civilisation et une intuition de la beauté que toute créature est capable de percevoir, même à travers les temps immémoriaux.
J’explore depuis peu technique de la résine et compte exploiter ses possibilités intéressantes pour la suite de mon travail.
Disposition
Raku
Petit Bouddha
Raku
Raku
Cérémonie du thé
Raku
Raku
Carpe Koï & Canard mandarin
Raku
Raku